Bonjour Lauriane, Qu'est-ce qui vous a conduit à vous spécialiser en nutrition sportive ?
C’est en grande partie mon parcours personnel qui m’a poussée dans cette voie. En tant qu’athlète, j’ai toujours cherché à améliorer mes performances, et j’ai rapidement compris que la nutrition jouait un rôle majeur.
Après avoir vu les résultats concrets sur moi-même, que ce soit une augmentation de 15 % de mon endurance ou une meilleure récupération, j’ai décidé de me former pour aider d’autres sportifs à atteindre leurs objectifs grâce à une alimentation adaptée.
Quel est l'impact de l'alimentation sur la performance sportive selon vous ?
L'alimentation est vraiment le carburant de la performance. Si on prend l’exemple des glucides, ils sont essentiels pour maintenir l’énergie lors d’efforts prolongés. Des études montrent qu’une baisse de seulement 2 % de l’hydratation peut réduire la performance jusqu’à 10 %. Donc, oui, ce que vous mangez et buvez fait une énorme différence, que ce soit pour un sprint de 100 mètres ou un marathon.
Quels sont les principaux défis que rencontrent les athlètes en matière de nutrition ?
Un des grands défis, c’est de ne pas se laisser emporter par les modes alimentaires. Par exemple, certains athlètes pensent qu’ils doivent réduire drastiquement les glucides pour perdre du poids, mais ça peut nuire à leur performance.
Un autre défi est de bien gérer l’apport en micronutriments comme le fer et le calcium.
Chez les sportifs d'endurance, on estime que près de 30 % sont en déficit de fer, ce qui peut affecter leur énergie et leur endurance.
Quels conseils donneriez-vous à un athlète qui souhaite améliorer sa récupération après un entraînement intense ?
D'abord, je recommande de consommer une collation riche en protéines et en glucides dans les 30 minutes suivant l'entraînement. Quelque chose comme un smoothie avec 20-30 g de protéines et 50-60 g de glucides peut faire des merveilles. Ensuite, l’hydratation est clé : il faut remplacer chaque kilo perdu pendant l'exercice par environ 1,5 litre d’eau. Enfin, intégrer des étirements et des techniques de relaxation aide aussi à réduire la tension musculaire et à améliorer la récupération.
Comment adaptez-vous vos recommandations nutritionnelles en fonction du sport pratiqué ?
C’est très variable selon le sport. Pour un triathlète, je vais par exemple me concentrer sur l’apport en glucides et en électrolytes pour soutenir les longues heures d’effort.
Pour un bodybuilder, l’accent sera davantage mis sur les protéines, souvent autour de 1,6 à 2,2 grammes par kilo de poids corporel, pour maximiser la synthèse musculaire. Je tiens également compte des préférences alimentaires, du calendrier de compétition et du métabolisme individuel.
Quel est le rôle de l'hydratation dans la performance sportive, et comment la gérez-vous avec vos clients ?
L’hydratation, c’est vraiment la base. Une déshydratation de seulement 1 à 2 % peut déjà réduire la performance physique et mentale. Je travaille avec mes clients pour s’assurer qu’ils boivent régulièrement tout au long de la journée, pas seulement pendant l’exercice.
Par exemple, avant un entraînement, je recommande de boire 500 ml d’eau, puis environ 150-200 ml toutes les 20 minutes pendant l'effort. Après, on réhydrate avec une boisson riche en électrolytes pour rétablir l’équilibre.
Avez-vous une philosophie particulière en matière de nutrition sportive ?
Oui, absolument. Pour moi, la clé est l’équilibre et la personnalisation. Je crois que l’alimentation doit être au service de la performance, mais sans pour autant devenir une obsession. Par exemple, il n’est pas nécessaire d'éliminer complètement les aliments plaisirs, tant que l'équilibre global est respecté. Je prône une approche où 80 % de l’alimentation est orientée performance et santé, et 20 % reste flexible et agréable.
Avez-vous un message particulier à transmettre à nos lecteurs sur l'importance de la nutrition sportive au petit déjeuner ?
Absolument, le petit déjeuner est souvent sous-estimé, alors qu'il est essentiel pour bien démarrer la journée, surtout pour les sportifs. Après une nuit de jeûne, votre corps a besoin de refaire le plein d’énergie et de nutriments. Ignorer ce repas peut entraîner une baisse de la performance, un manque de concentration et même un risque accru de blessures. Je recommande un petit déjeuner équilibré comprenant des protéines, des glucides complexes et des graisses saines.
Par exemple, des flocons d'avoine avec des fruits et des noix, accompagné d'un yaourt grec, peuvent fournir l'énergie nécessaire pour bien commencer la journée. Des études montrent d'ailleurs qu'un bon petit déjeuner peut améliorer l'endurance de 10 à 20 % lors d'un entraînement matinal. Alors, ne sautez pas ce repas, c’est vraiment crucial pour optimiser votre performance et votre bien-être tout au long de la journée.